« L’enfant, le vieux, l’apprentissage, la régression, la découverte, l’oubli.
Les corps se courbent, la peau se plisse, se ride, se tend.
Ils grandissent, ils rapetissent pour un jour se rencontrer et se reconnaître.
Les corps tordus de nos grands-parents, nos arrière-grands-parents, ont des choses à raconter à nos enfants.
Comment un corps vieux, courbé peut-il avoir tant à dire et être si indispensable à la construction de nos enfants et de leur histoire à venir ? À mesure que nous observons nos jeunes enfants grandir, apprendre, découvrir, nous prenons conscience que nos grands-mères, nos grands-pères perdent leurs facultés. Alors que nos vieux désapprennent, se perdent dans les profondeurs de leur mémoire, sentent leurs muscles s’user et leur corps s’épuiser, les petits se développent.
Tels les miroirs les uns des autres, il s’effectue une transmission. Une apoptose.
Et ce qui les fait se ressembler, plus encore, c’est le caractère inéluctable de ce cycle du vivant.
Les uns comme les autres ont besoin d’aide pour survivre. Les gestes nécessaires dépendent des liens avec les autres humains.
Nous sommes des êtres profondément sociaux, nous accompagnons nos jeunes comme nos aînés autant que possible, et nous découvrons à travers eux nos limites.
C’est cette relation à nos transformations que nous souhaitons illustrer par les gestes du cirque et de la danse. »